Graphiste freelance : comment fixer ses tarifs ?

Ah les tarifs quand on est freelance ! Il n'y a rien de plus angoissant quand on se lance que de n'avoir absolument aucune idée des prix à appliquer pour ses offres. Et je vous rassure, même quand cela fait un bout de temps qu'on est à son compte, on se demande très souvent si nos tarifs sont les bons.

On a peur que nos tarifs soient trop chers, qu'ils repoussent notre cible et nous empêchent de signer des missions. Ou à l'inverse, parfois on se dit qu'ils sont trop bas et qu'ils nous font travailler à perte ou cumuler les clients pour faire rentrer suffisamment d’argent à la fin du mois.

Bref, fixer ses tarifs quand on est graphiste, ça peut être un sacré jeu d'équilibriste. Déjà, je vous rassure, il n'y a pas de tarif universel à respecter, il faut simplement trouver un prix qui vous convienne à vous, à votre manière de travailler, à votre valeur et votre expérience.

Dans cet article, je vais vous parler des erreurs les plus courantes que font la plupart des graphistes quand il s’agit de tarifer ses prestations, de ce qu'est un tarif juste, et de comment oser augmenter ses prix sans perdre sa confiance en soi, ni tous·tes ses client·es dès qu'on envoie un devis.

Les 3 erreurs que font la plupart des graphistes quand il faut calculer ses prix

Et c'est normal, tout le monde passe par là !

Fixer ses prix en se comparant à la concurrence

C'est la première chose que fait la majorité des jeunes (et moins jeunes) graphistes : ouvrir le site internet de ses dix concurrents principaux, analyser les prix affichés et faire une moyenne pour proposer un tarif juste en dessous.

Je comprends que ça puisse paraître logique sur le moment, on n'a pas envie de surestimer et de gonfler les chiffres, et surtout, on n'ose pas le faire de peur de ne jamais réussir à trouver une clientèle.

Mais au final, c'est une fausse bonne idée.

Impossible de savoir comment ces graphistes travaillent :

  • Quels sont leurs livrables ?

  • Qui est leur cible ?

  • Quelle est leur méthodologie de travail ?

  • Quels sont leurs process et leur suivi de projet ?

Bref, se baser sur le service d'une autre personne risque de complètement fausser votre prix. Parce qu'entre une brand designer spécialisée dans le luxe, et une autre qui travaille uniquement avec des artisanes locales, la finalité sera la même : une identité visuelle ; mais le processus, la stratégie et la transformation seront complètement différentes.

Votre tarif doit être le reflet de :

  • Votre manière d'accompagner votre client·e lors de la mission.

  • Votre niveau d'expertise.

  • La transformation et donc la valeur que vous apportez avec votre œil stratégique et créatif.

Il ne doit pas être fixé au hasard, ni basé sur une moyenne du marché à laquelle on retire quelques centaines d’euros pour “que ça passe”.

Le piège de la tarification à l'heure

Lors de vos premiers devis, vous avez peut-être estimé combien de temps allait vous prendre la réalisation d'une identité visuelle, choisit un chiffre au hasard comme 50 € de l’heure, et fait votre calcul pour trouver le montant final.

Alors très bien, c'est une manière de procéder quand on se lance.

Mais si on suit cette logique : plus vous allez gagner en compétences, en expertise et donc en rapidité, parce qu'en plus, vous allez créer des merveilleux templates et modèles, et plus vos prix vont baisser.

Et oui, comme vous y passez moins de temps, il serait logique de faire payer moins !

Il ne faut pas oublier que votre client ne paye pas pour votre temps, il paie surtout pour le résultat que vous allez lui permettre d'obtenir. Par exemple, une identité visuelle va lui permettre d'être à l'aise et reconnaissable dans sa communication. Et une charte graphique lui donnera clarté et cohérence sur tous ses supports, et donc améliorera la perception de sa marque, ce qui lui permettra de vendre plus facilement à sa cible qui aura une plus grande confiance.

Bref, tout ça pour dire que la tarification au temps peut aider au départ pour voir sa rentabilité minimale. Mais ça ne doit pas être la base de son tarif.

C’est la même chose pour les tarifs journaliers (les fameux TJM) que l’on voit partout sur des plateformes de freelances comme Malt. C’est une bonne manière de se lancer, mais vous risquez d’être coincé·e dans une posture d’exécutant·e avec ce fonctionnement. Petite précision : quand on travaille en freelance pour des agences ou des entreprises qui sous-traitent, c’est bien de le connaître et de le calculer. Mais quand on bosse en direct pour ses clients, ça n’a pas trop de sens de fonctionner avec un TJM.

Mockup de l’outil pour calculer son chiffre d’affaires mensuel quand on est graphiste freelance.


Prendre uniquement ses charges et coûts comme point de départ

Beaucoup de graphistes prennent le problème à l'envers et calculent leurs tarifs en partant de leurs besoins financiers. Alors, je ne suis pas du tout en train de vous dire qu'il faut mettre votre loyer, vos charges et votre train de vie de côté quand vous faites vos calculs. Mais ça ne peut pas être l'unique base pour définir vos prix.

Cela permet de savoir combien vous devez gagner à minima chaque mois pour ne pas être en panique, mais ce raisonnement ne prend pas en compte la valeur que vous apportez à votre clientèle, encore une fois.

Et si vos charges sont minimes, est-ce que cela veut dire qu'il faut se restreindre à de "petits prix" ? Pas du tout.

En tout cas, avec The Design Flow, fini le stress et le syndrome de l’imposteur quand vient le moment de fixer (et annoncer) ses prix ! Dans ce programme, je vous partage la méthode complètement que j’utilise moi-même : un tableau interactif en 4 étapes qui vous aident à déterminer des tarifs justes et alignés sans se comparer au marché, ni se brader, ni avoir l’impression de bosser tout le temps pour avoir un chiffre d’affaires dérisoire.

Découvrir The Design Flow

Qu'est-ce qu'un bon tarif et un prix juste quand on est graphiste freelance ?

Alors là on rentre dans la partie un peu plus psychologique de la tarification, parce que c'est clairement pas quelque chose de neutre. Et quand on est freelance, on en vient très souvent à questionner son rapport à l'argent, et donc sa valeur perçue… Et en fin de compte, faire tourner son entreprise est plus efficace qu'une séance chez la psy (un peu, quand même).

Bref, un tarif juste, c'est avant tout un tarif avec lequel vous êtes à l'aise et qui vous permet de travailler sereinement.

Si vous devez avoir 15 client·es par mois pour faire 2 500 € de chiffre d'affaires, alors il y a un problème quelque part. Un bon tarif vous permet de ne pas vous sentir frustré·e, ni sous-payé·e.

C'est donc celui qui prend en compte trois dimensions :

  • Le temps et l'énergie investis dans chaque projet.

  • L'expertise apportée, votre expérience et votre patte créative.

  • L'impact concret pour votre client·e : plus de clarté, de crédibilité, de ventes, une meilleure réputation...

Notre métier est avant tout de proposer une transformation à nos client·es, et pas seulement de créer un logo ou de choisir quelques typographies qui vont bien ensemble. C'est là que se niche notre vraie valeur, et comprendre cela permet de changer de posture et de sortir de l'exécution pure, et donc des prix très bas qui vont avec.

C’est d’ailleurs ce que j’enseigne dans The Design Flow, l’accompagnement où j’apprends aux graphistes à augmenter leur confiance en soi, à augmenter leurs prix, et à dire adieu au sentiment d’illégitimité.

Comment dépasser la peur d'augmenter ses prix et le faire pour de vrai

Bon, augmenter son tarif, ce n’est pas qu'une question de chiffres. C'est surtout une question de confiance : en soi, en ses prestations et en sa cible.

Changer de regard sur la valeur de son travail.

Beaucoup de graphistes sous-estiment l'impact de leur travail et n'osent pas facturer plus. Pourtant, vous ne créez pas simplement des visuels esthétiques et plaisants à regarder. Vous n'en demandez pas "trop" quand vous permettez à une entreprise de se différencier dans son marché, d'augmenter la valeur perçue de ses produits et donc d'attirer la bonne clientèle.

Et je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais cela vient aussi d'une plus grande confiance en son expertise, en ses offres et en sa légitimité. C'est d'ailleurs une des raisons qui m'a poussée à créer The Design Flow, pour aider les graphistes à gagner confiance en leurs processus, leur méthodologie de travail et donc leur posture. Si vous augmentez vos prix sans vous sentir à l’aise ou légitime, il sera difficile de vendre vos offres.

Et puis parfois, les tarifs sont bons, mais c’est la posture ou l’offre qui bloquent et qui ne font pas “assez pro”. Dans The Design Flow, on travaille donc beaucoup sur cette valeur perçue de votre travail. Je vous donne des conseils concrets pour augmenter vos prix, mais surtout pour qu’ils soient perçus à la hauteur de votre travail.

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Éviter l'over-delivery

Vous avez réussi à augmenter vos tarifs, et vous en êtes super fier·e ! Déjà, bravo, ce n'est jamais facile comme étape. Sauf que maintenant que vous en êtes là, vous avez l'impression de devoir toujours en faire plus pour que votre client "en ait pour son argent". Vous cherchez à compenser, vous ajoutez des bonus dans les livrables, vous passez plus de temps sur la mission et au final, vous vous retrouvez à bosser plus pour une rentabilité moins élevée.

Pas besoin de justifier ce nouveau tarif, la valeur était déjà là. Vous n'avez fait que rééquilibrer la balance entre ce que vous délivriez avant et l'impact concret de votre travail.

Plusieurs avis positifs sur The Design Flow où l’on voit que les participants ont réussi à augmenter leurs prix et signer de plus gros contrats.


Augmenter ses tarifs ne veut pas dire perdre sa clientèle.

C'est sans aucun doute LA peur n°1 quand on parle de tarification, et c'est tout à fait normal d'avoir cette crainte. Mais dans les faits, c'est souvent l'inverse qui se passe.

Quand on assume des prix cohérents avec la valeur de son travail, on attire des client·es plus investi·es, plus respectueux·euses et aussi plus ambitieux·euses — et clairement moins relou·es.

En tout cas, c'est ce que je peux constater avec ma propre expérience : les marques qui comprennent le travail de fond stratégique derrière une identité visuelle et qui ne veulent pas "juste en logo vite fait bien fait" seront les plus à même d'investir sérieusement dans votre travail.

Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, les élèves de TDF ont réussi à dépasser leur blocage sur la confiance et la légitimité afin d’augmenter leurs prix ET de réussir à vendre avec leurs nouveaux tarifs. Aujourd'hui, mes élèves graphistes arrivent à mettre en avant les bénéfices d’une stratégie de marque, et attirer des entreprises haut de gamme qui sont prêtes à investir dans un travail stratégique approfondi. Elles se sentent plus en confiance car elles savent structurer leurs offres et ont réussi à multiplier leurs tarifs et travailler sur des projets plus ambitieux.


La base à avoir pour fixer ses tarifs

Dans cet article, on parle beaucoup de l’aspect psychologique lié de la tarification. Mais dans The Design Flow, je vous donne vraiment ma méthodologie complète à suivre pas-à-pas pour calculer vos prix. Je vous donne également des repères concrets, comme le prix que je considère comme étant juste pour une identité visuelle après avoir suivi The Design Flow.

Voici quelques pistes à mettre en pratique dès maintenant.

Il faut :

  1. Connaître vos besoins financiers minimums pour avoir une idée de votre chiffre d'affaires minimum.

  2. Déterminer votre rythme de travail et combien de projets vous êtes capable de gérer en même temps.

  3. Définir la valeur que vous apportez à votre cible et la transformation concrète qui va avec. Pour cela, rien de mieux que de calculer le retour sur investissement (ROI) pour ensuite adapter votre prix à la structure avec laquelle vous travaillez. On ne facture pas de la même manière une marque artisanale ou une solopreneuse qu'une entreprise avec 4 ou 5 salarié·es qui a des objectifs plus importants.

L'important n'est pas d'avoir des tarifs fixes, mais de construire une grille tarifaire qui croise ces données importantes et qui vous permet d'être à l'aise, de ne plus courir après le temps, ni de douter des montants que vous affichez.

Découvrir la méthode complète dans TDF

Comment savoir s'il est temps d'augmenter vos prix ?

Il y a quelques signaux qui ne trompent pas et qui sont le reflet d'une mauvaise tarification :

  • Vous êtes tout le temps débordé·e, vous n'avez pas le temps de communiquer pour votre entreprise, et en plus, vous ne gagnez pas tant que ça.

  • Vous n'avez pas le temps de travailler sur votre propre business pour le faire évoluer.

  • Vos client·es sont très content·es de vos prestations, et vous sentez que vous pouvez aller plus loin.

  • Vous avez changé de positionnement et monté en compétences.

Bon là clairement, si vous cochez une ou plusieurs cases, c’est qu’il va falloir vous poser sur vos offres pour voir ce qui cloche exactement et trouver ce qui vous permettrait de retrouver joie, argent, et sens dans ce que vous faites.


Petit bonus : faut-il afficher ses tarifs sur son site ? Mon avis de graphiste.

C'est important de jouer la carte de la transparence sur son site, et si afficher le montant de vos offres fait fuir des prospects, c'est sans doute que ces personnes n'auraient pas travaillé avec vous dans tous les cas.

Je vous conseille donc de les mettre sur votre site, même si c'est avec un "à partir de". Derrière vous pourrez établir des devis sur-mesure qui répondent avec précision aux problèmes et objectifs de la marque qui vous a contacté·e.

Afficher ses prix permet surtout de :

  • Filtrer les curieux et curieuses qui veulent une identité visuelle pour moins de 500 €.

  • Faire gagner du temps à tout le monde.

  • Permettre à de futur·es client·es de se préparer et de mettre de côté pour déléguer cette partie.

Vous l'aurez compris, fixer ses prix quand on est graphiste freelance n'est pas une mince affaire, et ce n'est pas qu'une question de chiffres ou de TJM. C'est avant tout une question de posture, et de confiance en soi, en son expertise et en ses prestations.

C’est principalement cela que vous apprend The Design Flow, l’accompagnement de 6 mois qui vous permet de vous positionner comme graphiste experte, d’augmenter vos prix, d’attirer des projets haut de gamme et donc d’être plus rentable. J’y partage ma toute ma méthodologie stratégique et business, mais aussi la manière de vendre et créer des stratégies de marque, et la façon d’optimiser son processus client. Bref, j’y livre les sources concrètes et actionnables que j’ai testées et mises en place depuis plus de 7 ans.

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